La vue

Le fœtus

Les cônes et bâtonnets qui forment la rétine et assurent la vision sont en place au 5^_e mois de grossesse.
Jusqu’à la naissance, leur nombre sera insuffisant pour permettre une vision précise.
L’oeil est fonctionnel vers le 7e mois de gros sesse. Le fœtus ne voit pas grand-chose mais peut distinguer l’obscurité complète et les faibles luminosités qui lui parviennent à travers le ventre maternel. Pour qu’il perçoive la lumière, il faut que celle-ci soit suffisamment intense afin de franchir les tissus maternels et le liquide amniotique.

Le bébé

L’immaturité du système visuel (défaut d’accommodation, moindre acuité, car la rétine contient à peine un tiers des bâtonnets comparée à celle d’un adulte) n’empêche pas le bébé de voir suffisamment pour distinguer des formes telles
qu’une barre noire d’un centimètre de large sur fond blanc à une distance de cinquante centimètres ou pour percevoir un visage à une trentaine de centimètres.
Le bébé peut reconnaître sa mère à la vue seule dès la fin du premier mois de vie. On considère que son acuité visuelle est d’environ 1/20, ce qui signifie une vision floue.
Dès la naissance, il est capable de fixer un objet et de le suivre lorsqu’il se déplace lentement, verticalement ou horizontalement.
La convergence des deux yeux et l’accommodation, permise grâce à la courbure du cristallin, sont en place à 2 mois, mais parfaitement fonctionnelles entre 3 et 4 mois.
Vers 18 mois, ses capacités visuelles sont similaires à celles de l’adulte (fixation, poursuite visuelle, mouvements rapides, amplitude du champ visuel).
Le bébé préfère les figures complexes, contrastées, variées et en mouvement. Il est particulièrement attiré par la configuration yeuxnezbouche, qui suscite de longues fixations du regard et, au cours du premier mois, le sourire.
Dès le 3e jour, la préférence pour le visage maternel est nette et se base sur le contour. Si ce dernier est, par exemple, masqué par un foulard, le bébé ne fait alors plus la différence.
C’est vers 8 semaines qu’il est capable d’analyser les traits internes du visage et vers 3 mois de le reconnaître sous des angles différents.
Durant les premiers mois, les couleurs sont mal perçues. Seules celles très contrastées sont différenciées (rouge et vert par exemple). À 4 mois, les couleurs sont perçues comme chez l’adulte.

Conseils pratiques

L’exploration visuelle et l’activité motrice sont complémentaires. En bougeant et en se déplaçant, l’enfant apprend à voir les personnes et les objets selon plusieurs points de vue.
Tant qu’il ne peut se déplacer par lui-même, les mobiles sont particulièrement adaptés à son exploration visuelle.
Pour développer sa vue et son intelligence, le bébé doit avoir la possibilité de voir des scènes variées dans la vie quotidienne, variété augmentant avec l’âge.
La familiarisation avec l’écrit (images surtout, puis texte) peut se faire dès la fin de la première année de vie. Les petits aiment beaucoup regarder des livres avec les adultes. L’aide des adultes est indispensable pour maintenir leur
attention sur une activité qu’ils ne peuvent encore effectuer seuls.
Il n’est généralement pas nécessaire de faire beaucoup de dépenses pour offrir au bébé de quoi stimuler sa vue. Il suffit de lui faire partager un grand nombre d’activités à partir de 6-8 mois dans un siège adapté. Non seulement il ne sera pas seul, mais il pourra découvrir un univers beaucoup plus riche que celui qu’il explore depuis son lit. Les livres peuvent être
empruntés dans une bibliothèque. On peut aussi regarder avec l’enfant des catalogues qu’il pourra manipuler à loisir.

La télévision
Dans l’idéal, elle est à proscrire avant 3 ans. Mais, à défaut, il est souhaitable de respecter les règles suivantes...

Ne pas laisser la télévision allumée comme bruit de fond. Le son continu ne permet pas au bébé de focaliser son attention et ne favorise pas, voire empêche, les apprentissages. Regarder le plus possible la télévision avec lui pour partager ce moment, expliquer et rassurer, si besoin est.
Chez les moins de 2 ans, limiter les séquences à une dizaine de minutes. En effet, par la passivité qu’elle entraîne, la télévision va à l’encontre des besoins du bébé et du jeune enfant, qui a besoin de bouger et d’agir pour découvrir le monde. De plus l’enfant n’a aucune action sur la télévision, ce qui l’oppose à ses besoins de compréhension de ce qui l’entoure. Les effets négatifs d’une trop longue exposition à la télévision sont bien connus : risque de fatigue nerveuse, de dépendance à l’écran, isolement, retard de langage et retard intellectuel, troubles de l’attention, difficultés à se concentrer.