Fiches pratiques du parent

Le goût

Le fœtus

  • Les papilles gustatives qui tapissent la bouche du fœtus fonctionnent dès le 3e mois de grossesse.
  • La déglutition du liquide amniotique commence aussi à ce moment-là.
  • Les variations de composition du liquide amniotique, en fonction de ce que mange la mère, permettront au futur nouveau-né de se familiariser avec des goûts qu’il retrouvera, s’il est allaité, dans le lait maternel.
  • La familiarisation in utero avec un certain goût marqué, par exemple l’anis, permet au bébé de reconnaître son odeur à la naissance et de l’apprécier par une mimique positive tandis que les bébés non familiarisés présentent une mimique neutre ou de dégoût.
  • On pense que la diversité des goûts rencontrés dans le lait a une incidence sur les préférences alimentaires ultérieures.

Le bébé

  • On voit également la continuité qui se met en place entre le fœtus et le bébé : les goûts sont appris dans le ventre maternel et retrouvés dans le lait maternel.
  • À la naissance, le bébé n’accepte que le goût sucré ou neutre (l’eau). La saveur sucrée est recherchée et a un effet sédatif.
  • Les autres goûts (salé, amer, acide) sont perçus et il y réagit par une mimique spécifique pour chaque saveur.
  • Il existe des différences interindividuelles marquées entre les bébés : certains ont une sensibilité gustative beaucoup plus développée que d’autres.
  • Les réflexes dont le bébé dispose lui permettent de s’alimenter : il tourne la tête du côté où sa joue a été effleurée et amorce des mouvements de succion.
  • Très vite, la bouche va pouvoir être contrôlée de manière volontaire et, vers 3 mois, le bébé est capable de refuser de l’ouvrir.
  • À partir de 6 mois, il explore les objets avec la bouche, qui peut analyser des impressions tactiles et gustatives variées.

Conseils pratiques

  • Il est essentiel que le bébé ait la possibilité de faire des expériences riches et variées dans le domaine du goût pour faciliter la disparition des réflexes et permettre l’exploration de l’environnement.
  • Attention au goût sucré, qui est particulièrement appétissant. Bien qu’il plaise aux jeunes enfants, il ne doit pas être encouragé, car les aliments sucrés ont des effets négatifs sur la santé.
  • Le goût intervient peu dans l’établissement des liens avec l’adulte dans les premières semaines de vie. Il jouera en revanche un rôle plus important à partir de la diversification de l’alimentation. Les refus, rejets et acceptations du bébé ne seront pas perçus et acceptés de la même façon par tous les adultes. S’il est important qu’il ait l’opportunité de découvrir des goûts variés, en aucun cas il ne doit être forcé à manger quelque chose qu’il rejette. La néophobie alimentaire (refus de consommer des aliments nouveaux) est très présente et normale entre 2 et 7 ans.
  • Pour que les enfants ne consomment pas uniquement des aliments gras et sucrés, vers lesquels ils sont naturellement attirés, car riches en énergie, il convient de les familiariser très tôt avec une grande variété de goûts et d’aliments présentés dans un contexte détendu et collectif. Les enfants et adolescents obèses ont un répertoire alimentaire très restreint, riche en gras et en sucres, possédant des flaveurs peu prononcées et des consistances molles.