Fiches pratiques du parent

Actif ou hyperactif ?

Depuis quelques années, on parle beaucoup d’hyperactivité ou TDAH (troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Le terme est parfois galvaudé et utilisé de manière abusive. L’hyperactivité est un trouble du comportement qui se traduit par de l’impulsivité, de l’inattention et par une activité motrice excessive et inappropriée par rapport à l’âge. L’impulsivité se traduit par l’incapacité d’attendre et d’anticiper. L’enfant veut tout, tout de suite, passe à l’acte sans en mesurer les conséquences, pour lui et pour les autres. Il harcèle l’autre, enfant ou adulte, pour obtenir satisfaction sans délai. Ses prises de parole peuvent être intempestives, ininterrompues et tiennent peu compte des propos tenus par autrui. L’inattention est bien sûr très gênante dans le cadre scolaire : l’enfant n’écoute pas les consignes, se laisse souvent distraire par le moindre événement, ne termine pas ce qu’il a commencé, passe d’une activité à une autre… Quant à l’activité motrice, elle est quantitativement trop importante et qualitativement inadéquate. Non seulement l’enfant bouge beaucoup, mais ses mouvements sont désordonnés et peuvent conduire à des maladresses.


Ce trouble affecte plus souvent les garçons (trois ou quatre garçons pour une fille). Une des raisons tient probablement à la maturation cérébrale de ces derniers qui est plus lente que celle des filles. Les lobes frontaux, qui sont au premier plan dans le contrôle de soi, exercent leur contrôle plus tardivement chez les garçons. On considère que ce retard est une des causes majeures des difficultés que ces derniers rencontrent pour s’adapter aux contraintes scolaires. C’est pourquoi ce trouble est le plus souvent dépisté à l’école primaire, là où les exigences de contrôle de soi deviennent importantes : il faut rester assis, ne pas bavarder, rester concentré longtemps sur la tâche…
Les causes de l’hyperactivité pathologique sont multiples. Si des prédispositions génétiques ont pu être mises en évidence, ainsi que les carences en fer, des facteurs éducatifs et environnementaux interviennent également.

Il faut bien faire la différence entre l’enfant « normalement » turbulent et l’enfant hyperactif. On ne peut exiger d’un enfant de 3 ou 4 ans qu’il reste assis des heures et que sa motricité soit contrôlée comme celle d’un enfant plus âgé. Les sanctions aboutissent à un résultat opposé à celui qui est attendu : punir un enfant hyperactif en le privant de récréation ou en l’obligeant à rester sans bouger ne peut qu’aggraver le problème. Il faut au contraire proposer des activités permettant une dépense physique. Si une consultation de spécialiste doit être envisagée, c’est pour tenter de comprendre ce qui se passe et trouver des aides en gardant comme objectif d’éviter un traitement médicamenteux.
Les jeux de contact favorisent le développement des mécanismes de régulation. Leur pratique doit donc être stimulée, soit avec des adultes soit entre enfants. Généralement, les enfants n’ont pas besoin d’aide pour se livrer à des jeux de bagarre, jeux de contact par excellence ! Mais d’autres interactions, moins brutales mais qui impliquent un contact corporel, sont à privilégier. Par ailleurs, le manque de sommeil, l’absence de petit déjeuner, peuvent engendre des perturbations du comportement se traduisant par de l’hyperactivité.