Fiches pratiques du parent

La première année

À savoir

  • Pendant les premiers mois de la vie, les bébés mis près l’un de l’autre se regardent, se touchent. Ils peuvent faire preuve d’une attention visuelle pendant une longue durée (plusieurs minutes).
  • Si les contacts sont possibles, ils vont explorer l’autre en utilisant les mêmes moyens que pour explorer un objet : lécher, caresser, tapoter, pincer et même mordre, sans qu’il y ait, bien sûr, la moindre connotation agressive.
  • Jusqu’à 8 mois, les autres bébés sont considérés comme des « spectacles » intéressants, voire captivants, mais ni plus ni moins que le reste de l’environnement.
  • En revanche, les adultes restent les destinataires privilégiés des sourires et des vocalises émis par le bébé.
  • À partir de 9 mois, le bébé continue de faire des « expériences » avec autrui (Si je tape, que se passe-t-il ? Et si je tire les cheveux ?) mais désormais les sourires et les vocalises sont principalement dirigés vers les autres enfants. C’est l’âge des toutes premières offrandes : tendre un objet à un autre enfant. Elles se développeront surtout entre 14-15 mois et 2 ans.
  • Vers 1 an, ils comprennent que les autres sont dotés d’intentions et produisent des actions volontaires. Les comportements manifestant un intérêt pour les autres enfants sont maintenant beaucoup plus fréquents, tout comme les agressions. Mais ces dernières restent minoritaires.
  • À la fin de la première année, il arrive que les enfants manifestent des réticences, voire une peur face à des personnes qu’ils ne connaissent pas. Ce phénomène, identifié par Spitz dans les années 1960 sous le nom d’« angoisse du 8e mois », a connu un grand succès. Considérée comme une étape obligatoire du développement, il a été montré ultérieurement que, si un grand nombre d’enfants présentaient, en effet, une réaction de malaise face à une nouvelle personne, de nombreux enfants y échappaient tout en ayant un développement affectif et social normal. De plus, cette réaction négative, quand elle est présente, touche davantage les enfants vers 10-12 mois que vers 6-8 mois. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : le tempérament de l’enfant, la place dans la fratrie, la fréquence des contacts avec des personnes variées, le comportement des parents.

L’expérience de la falaise visuelle
L’expérience suivante a permis de montrer que les jeunes enfants s’appuient sur les émotions exprimées par leurs parents pour savoir quel comportement adopter. L’enfant est mis sur une table dont la moitié du plateau est opaque, l’autre moitié transparente. L’enfant n’ose pas  s’avancer sur cette partie qui lui donne l’impression d’être au-dessus du vide. Si la mère adopte une mimique de peur, aucun enfant ne s’aventure sur cette partie vitrée. En revanche, si elle adopte une mimique joyeuse, les trois quarts des enfants la rejoignent. Par ailleurs, si elle parle et encourage l’enfant, tous franchissent l’espace qui les sépare d’elle.

Conseils pratiques

  • Les parents qui entretiennent entre eux de bonnes relations et qui en ont d’aimables avec autrui favorisent un comportement social positif chez leur enfant. Ce dernier a pour premiers modèles les parents et ajuste son comportement social sur eux. La qualité des relations établies entre les parents et l’enfant s’exprime à travers les propres comportements sociaux de l’enfant. Celui qui à la crèche mord beaucoup les autres, pleure beaucoup ou reste isolé reflète le plus souvent les difficultés relationnelles qu’il a avec ses parents.
  • La socialisation précoce favorise l’adaptation des petits aux personnes et situations nouvelles. Les enfants ayant connu la crèche s’adaptent mieux et plus vite à l’école maternelle que ceux qui ont été gardés par leur mère. Dès la première année de la vie, même si le bébé a surtout besoin de relations privilégiées avec quelques adultes seulement, il est bénéfique qu’il soit régulièrement en contact avec d’autres adultes et d’autres enfants.