Fiches pratiques du parent

L’attention

À savoir

  • Les différentes formes d’attention sont indispensables pour sélectionner l’information pertinente, mémoriser, apprendre.
  • Tout au long de son développement, l’enfant apprend à ne plus se laisser distraire par des stimulations non pertinentes, mais tous les enfants ne sont pas égaux devant cette tâche.
  • L’attention sélective, ou focalisée, permet de fixer volontairement son attention sur ce qui est jugé important à un moment donné. Cette capacité est très précoce puisque le nouveau-né est capable de fixation visuelle, mais elle s’améliore avec l’âge.
  • L’attention soutenue implique de maintenir l’attention sélective pendant une longue durée. Le jeune enfant n’a pas cette capacité.
  • Les capacités d’attention dépendent de la maturation du cerveau et, c’est essentiel, des stimulations de l’entourage. Dans le cerveau sont particulièrement concernés le cortex frontal et le cortex préfrontal, qui entrent en fonction tardivement. La maturation tardive des régions préfrontales a une incidence directe sur l’attention mais aussi le développement intellectuel : elle permet d’inhiber des fonctionnements antérieurs qui ne sont plus adaptés.
  • Les adultes utilisent de nombreux procédés pour solliciter et maintenir l’attention de l’enfant. Ils concernent notamment les caractéristiques du langage : prosodie (timbre, intensité, hauteur et durée des sons composant les mots, modulations des phrases), énoncés courts et répétitifs, nombreuses pauses, mais aussi pilotage du regard du bébé, qui permettra, par la suite, l’attention conjointe (deux partenaires se focalisent sur le même objectif) et le soutien qui accompagne les activités de l’enfant.
  • Ainsi, les adultes emploient un ton montant afin de stimuler l’attention du bébé, un ton montant puis descendant pour la maintenir. Pour le calmer, c’est le ton descendant qui convient. Ces règles valent pour toutes les langues. Or, dans certaines langues, comme le chinois mandarin, le même son aura une signification différente selon qu’il est prononcé de façon montante, plate ou descendante. Cela n’empêche pas les mères de respecter ces règles et ainsi, de tenir des propos incohérents pour respecter la mélodie adaptée au niveau de vigilance de l’enfant.
  • Les parents qui proposent un plus grand nombre d’objets au bébé et l’aident à y soutenir son attention à 3 et 5 mois ont des bébés qui, à 8 mois, focalisent plus longtemps leur attention sur lesdits objets. C’est en soutenant l’attention que l’enfant mobilise lorsqu’il explore un objet que l’adulte est le plus efficace.

Conseils pratiques

  • Si on ne peut pas parler d’apprentissage de l’attention, il est cependant utile d’aider les enfants dans le développement de cette capacité cruciale. Dès les premiers mois de vie, on peut encourager le bébé avec la voix, lors des échanges quotidiens, à diriger son attention et à la maintenir sur quelque chose choisi par l’adulte ou qui semble intéresser le bébé.
  • Au cours des jeux, l’attention de l’enfant a besoin d’être soutenue, non qu’il ne puisse s’intéresser seul à ce qu’il regarde, touche ou entend, mais il le fera de manière beaucoup plus chaotique et moins longtemps que s’il est accompagné par un adulte. Les capacités du bébé se développent dans et à travers les interactions. Il éprouve beaucoup plus de plaisir à découvrir le monde avec un ou des adultes que seul. De plus, il est avéré que les interventions des adultes ont un rôle positif sur le développement de l’intelligence.