Fiches pratiques du parent

L’ami imaginaire

Il n’est pas rare que l’enfant s’invente un ami imaginaire. Il peut être totalement inconnu des parents ou parfois l’enfant en parle, comme s’il s’agissait d’une personne réelle. Cet ami imaginaire peut aussi être une peluche, une poupée ou un robot qui devient doté de caractéristiques humaines, mais il est clairement perçu comme un personnage inventé. Il disparaît souvent brutalement.

Même s’il persiste au-delà de 6 ans, l’ami imaginaire a une place de choix dans la vie des petits entre deux et six ans. Il semblerait que les enfants uniques et les premiers nés aient plus souvent un ami imaginaire. Il semble surtout que chez les enfants uniques, l’ami imaginaire les accompagne plus longtemps. La présence d’autres enfants au foyer n’empêche pas l’invention de ces compagnons qui permettent d’expérimenter un phénomène encore un peu difficile à comprendre chez les 3-6 ans : dans la tête des autres, il y a des sentiments, des impressions, des émotions qui sont à l’origine de leurs actions ! Or ce qu’il y a dans la tête de chaque personne peut être différent ! Créer un personnage de toutes pièces permet de manipuler à loisir ce qui se passe dans la tête de l’autre, d’en faire varier ses états d’esprit à l’infini ainsi que leurs conséquences. C’est une façon de mieux comprendre ce que ressentent les autres et de pouvoir prédire leurs comportements.

Il ne faut cependant pas être dupe. Quand l’enfant explique que ce n’est pas lui qui a renversé la bouteille mais Tom, son compagnon imaginaire, il se dédouane d’un acte réellement commis sans s’attendre vraiment à ce que les adultes le croient. Mais après tout, on peut toujours essayer. À 4 ou 5 ans, la distinction entre réel et imaginaire, du moins dans les histoires que l’enfant construit, est nette.