Fiches pratiques du parent

Les différents types de jeux

À trois ans l’imitation est encore très présente. Elle laisse place assez rapidement à la complémentarité des rôles (dans les jeux, chaque enfant adopte un rôle coordonné et complémentaire avec l’autre : la mère et l’enfant par ex). Les relations amicales deviennent fréquentes à partir de 4 ans selon des critères de proximité et de partages de jeux.

Les jeux de construction occupent une place importante tout comme les jeux symboliques, ou jeux de faire semblant. Si les premiers permettent de développer l’adresse manuelle et plus généralement l’intelligence, les jeux symboliques favorisent l’expérimentation des rôles sociaux. Ces deux types de jeux peuvent être effectués seul ou à plusieurs. Mais le fait de jouer à plusieurs n’implique pas toujours le même type d’interactions. Les enfants peuvent simplement s’associer dans un jeu (qu’il soit de construction, de règles ou symbolique) de manière ponctuelle mais en s’intéressant plus au (x) partenaire (s) qu’au jeu, ou véritablement coopérer en vue d’un but commun (construire un puzzle, jouer une scène de la vie quotidienne de manière structurée sur une relativement longue durée).

Pendant la période de 3 à 6 ans, on peut voir le passage progressif des jeux solitaires aux jeux de coopération. Par ailleurs deux types de jeux diminuent nettement : les jeux solitaires et les jeux parallèles où les enfants se livrent à la même activité mais sans interaction véritable, sauf dans le cas des jeux de construction.

Les jeux de règles sont encore difficiles car ils impliquent un objectif commun (on ne joue pas chacun pour soi mais avec ou contre les autres), le respect des règles tout au long du jeu et l’éventualité de perdre. À 3-4 ans, les enfants découvrent les règles et les appliquent de façon fantaisiste. Ils commencent à expérimenter les principes qui organisent un jeu, qu’il soit solitaire ou collectif. Mais tout le monde gagne !

Le clivage garçons-filles s’est encore accentué (il est déjà en place vers deux ans) : les enfants préfèrent jouer avec un partenaire de même sexe. Les deux sexes ont développé des styles de communication différents au cours des années précédentes et ils sont plus à l’aise avec ceux qui utilisent le même registre. Les filles ont en particulier tendance à rejeter les garçons qu’elles trouvent trop brutaux. Les groupes s’organisent aussi différemment. Les garçons forment des groupes comportant plus de membres que ceux des filles qui ont tendance à fonctionner par paires. Les garçons sont plus « ségrégationnistes » que les filles. Les filles privilégient les petits groupes qui se livrent à des jeux dans des espaces limités où il est souvent question de mise en scène des rôles sociaux et de jeux de règles, tandis que les garçons se livrent à des activités physiques en grands groupes dans des espaces plus larges. Les aspects émotionnels sont au premier plan dans la communication entre filles, ils sont secondaires chez les garçons au profit de la compétition et des objectifs à plus long terme. On voit à travers ces différences que se mettent en place très tôt les rôles propres à chaque sexe. Les pratiques éducatives des adultes (parents et autres) orientant les comportements en fonction du sexe, sont relayées par les groupes de pairs qui à travers ces différenciations, permettent la construction de l’identité et la spécificité des rôles féminins et masculins. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, même si les différences entre filles et garçons sont moins marquées qu’autrefois, elles sont encore très marquées et renforcées culturellement de manière souvent non consciente. Qui offrira des vêtements de couleur rose et des poupées la mère d’un garçon ?