Fiches pratiques du parent

La pensée et ses outils

À savoir

Ne dispose-t-il que de la perception pour comprendre le monde ?

  • Dans le courant de la deuxième année, une nouvelle compétence apparaît : le jeune enfant ne se contente plus d’agir directement sur les objets, il est capable maintenant de représentation imagée. Dorénavant, les objets réels possèdent leur double sous forme d’image (on parle de « représentation mentale »), ce qui lui permet notamment de réfléchir avant d’agir.
  • Très vite, grâce au développement du langage, chaque image va être associée à un mot qui la désigne. Images et langage constituent désormais les supports de la pensée.

Peut-il construire des catégories ?

  • Dès 2 mois, le bébé est capable de catégoriser.
  • Les connaissances de l’enfant se développent surtout grâce à l’acquisition d’un vocabulaire de plus en plus riche qui lui permet de s’exprimer de manière plus précise.
  • Toutefois, les mots ont un statut un peu différent de celui qu’ils auront ultérieurement. Si on prend l’exemple du mot chien, au départ ce mot ne sert qu’à désigner les chiens que l’enfant connaît : celui du voisin, du dessin animé, du livre d’images ou celui qui passe dans la rue. Comment sait-il que cet animal là est précisément un chien et non un chat ou un mouton ? Parce qu’il a repéré des ressemblances entre les différents animaux qu’il a entendu appeler « chien » par des adultes, il commence à élaborer une catégorie, d’abord limitée, qui finira par englober tous les animaux appartenant à ce groupe en sachant qu’il ne pourra jamais voir, ni même connaître, tous les chiens qui la composent. Mais on comprend en même temps que plus l’enfant bénéficiera d’expériences culturelles, plus les notions exprimées par les mots seront riches. Si les expériences de l’enfant sont limitées, son vocabulaire le sera également.
  • À partir de ce qu’il voit dans le monde et à partir de son expérience, l’enfant va construire des catégories. Elles seront d’abord très dépendantes du contexte. Chien sera associé à niche, gamelle, laisse avant d’être inclus dans la catégorie animaux, puis animaux domestiques, carnivores, canidés…

Quelles sont les coordinations entre l’oeil et la main ?

  • Depuis l’âge de 6 mois, le bébé sait guider sa main avec les yeux afin de saisir et manipuler les objets. Si l’intelligence se développe notamment grâce à la coordination oeil-main, cette dernière s’est considérablement enrichie depuis et permet donc de réaliser des activités beaucoup plus complexes.
  • Les premiers gribouillages permettent à l’enfant d’apprendre à contrôler ses gestes et à représenter le monde qui l’entoure. Le dessin apparaît quand l’enfant attribue une signification précise à ses tracés, même si ceux-ci restent encore très rudimentaires.

Les nombres
Les recherches qui s’intéressent aux capacités numériques utilisent le principe de l’habituation, autrement dit de la réaction à la nouveauté. L’habituation s’appuie sur un principe bien connu de tous : la lassitude engendrée par la monotonie de la répétition. Lorsque l’on montre une image au bébé, il va la regarder longtemps au début, et de moins en moins au fur et à mesure des présentations. Si on lui propose alors une nouvelle image, soit il la différencie de la précédente et va la regarder plus longtemps, soit il ne la différencie pas, et dans ce cas la durée du regard restera brève. En présentant des configurations comportant différents éléments et en utilisant ce principe d’habituation, on pourra voir si le bébé fait la différence entre deux et trois points, par exemple.

Conseils pratiques

  • La lecture d’un livre peut être proposée dès 1 an mais, au fil du temps, l’enfant pourra rester attentif plus longtemps. Il appréciera de passer des moments en compagnie des adultes à écouter des histoires, à reconnaître des objets familiers ou à en découvrir de nouveaux dans des imagiers.
  • Quelles que soient les activités proposées à l’enfant, elles seront d’autant plus appréciées et enrichissantes qu’elles seront réalisées avec un adulte privilégié. Cela ne veut pas dire que le jeune enfant ne peut pas jouer ni explorer seul. Mais, à cet âge et pendant longtemps encore, le petit a besoin d’être soutenu et stimulé pour découvrir et apprendre.
  • Les petits ne peuvent pas maintenir très longtemps leur attention sur une même activité. L’ajustement de l’adulte aux variations de l’intérêt que l’enfant porte à l’activité est crucial pour le développement des capacités d’attention et pour contrecarrer le découragement.