Fiches pratiques du parent

Introduction

La motricité du nouveau-né est en continuité avec celle du fœtus. Les mouvements spontanés existent même avant les réflexes.
C’est le tonus qui détermine les postures des bébés. Le tonus est la tension permanente et non contrôlée des muscles du squelette. Chez le nourrisson, cette tension est très importante dans les bras et les jambes (tonus de flexion), ce qui explique que les bébés ont les membres repliés, évoquant les pattes d’une grenouille. En revanche, l’axe corporel qui s’étend du cou au bas de la colonne vertébrale, est dépourvu de tonus. C’est pour cette raison qu’aucun nouveau-né ne peut maintenir sa tête et encore moins tenir assis.

Réflexe archaïque particulier : le réflexe d'agrippement
Le réflexe d’agrippement et celui de marche automatique ont fait l’objet d’études qui ont relativisé leur statut de réflexes.
Quand on stimule la paume d’un nouveau-né avec un objet, il referme automatiquement ses doigts dessus. Cette pression est si forte qu’on pourrait soulever le bébé – ce que l’on ne fait évidemment pas, vu son poids. On s’est rendu compte qu’en déclenchant plusieurs fois de suite ce réflexe, il se modifie au cours des répétitions. Le bébé ne serre plus aussi fort et fait des petits mouvements de palpation, ce qui lui apporte des informations sur les caractéristiques de l’objet qu’il a en main.

*** Tableau du développement psychomoteur

Réflexe archaïque particulier : le réflexe de marche automatique
La disparition du réflexe de marche automatique était considérée comme nécessaire pour la mise en place de la marche autonome, volontaire. Il est vrai que si l’on place un bébé de 5 mois debout, en l’inclinant vers l’avant, on ne le verra pas fléchir et étendre alternativement chaque jambe. Ceci n’est cependant pas dû à la disparition du réflexe mais à la modification des masses musculaires et à l’augmentation du poids du bébé. Placé dans l’eau en position verticale, ce dernier n’est plus gêné par la gravitation et effectue ce mouvement de jambes – le pédalage – que l’on retrouve d’ailleurs lorsqu’il est couché sur le dos. Par ailleurs, des bébés entraînés, c’estàdire chez qui ce réflexe a été provoqué tous les jours pendant plusieurs mois, ont marché en avance sur leur âge comparés à des bébés non entraînés. Cette précocité n’apporte aucun avantage – inutile, donc, de faire subir cet entraînement à votre bébé – mais elle montre les effets indiscutables des stimulations sur le développement psychomoteur – développement postural – que l’on a crus, pendant longtemps, uniquement déterminés par la maturation neurologique.

Conseils pratiques

  • Le développement psychomoteur est stimulé par l’exploration. Plus l’environnement permet de solliciter les différentes modalités sensorielles et une grande variété de mouvements, mieux ce sera.
  • Il n’y a pas besoin de matériel sophistiqué : des cartons de différentes tailles, des coussins, des boîtes pouvant s’emboîter les unes dans les autres (divers laitages sont vendus dans des boîtes en plastique, qui, une fois lavées, peuvent être avantageusement recyclées en jouets dont les enfants ne se lassent pas, car leur possibilité d’utilisation est multiple), des tissus de textures variées, des documents publicitaires colorés qui pourront être déchirés, froissés, des balles de tailles et de textures différentes, des sols de diverses natures (carrelage, tapis)…
  • Les trotteurs, interdits dans plusieurs pays, ne sont pas à recommander. Ils sont certes très appréciés des bébés, qui apprennent, grâce à eux, à se déplacer rapidement en position verticale. Mais ils leur permettent aussi d’atteindre
  • des objets dangereux et, surtout, de se retrouver dans des situations de déséquilibre et de chute, responsables de près de 40 % des traumatismes crâniens avant l’âge de 1 an. De plus, ils retarderaient l’apparition de la marche. Leurs inconvénients
  • étant supérieurs à leurs avantages, mieux vaut les oublier.
  • Le choix de la main dominante est fait, le plus souvent, avant 3 ans. Si ce n’est pas le cas, aucune inquiétude à avoir, les activités proposées à l’école maternelle vont accélérer ce choix. Elles sollicitent une motricité fine et précise qui implique le choix de la main la plus habile.